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Toux du cheval : comprendre et agir

La toux est un symptôme assez fréquent chez le cheval. Diverses pathologies peuvent induire une toux du cheval et son traitement est souvent indispensable. Nous détaillerons dans cet article les maladies respiratoires fréquentes, souvent motif d’une consultation et d’une investigation.

Anatomie de l'appareil respiratoire du cheval

L’appareil respiratoire est décomposé en deux parties :

  • Les voies respiratoires hautes : sinus, larynx et trachée.
  • Les voies respiratoires basses : bronches, bronchioles, alvéoles et la plèvre (entourant les poumons).

Chaque territoire anatomique peut être le lieu d’une pathologie et induire en fonction de cette dernière, de la toux.

Il existe deux types de toux du cheval :

  • Toux sèches, souvent de nature irritative
  • Toux grasses, souvent productives

Les différentes maladies à l’origine de la toux du cheval

La toux est une expression, un symptôme et non une maladie en tant que telle. Mais quelles sont pathologies responsables de son expression et parfois de son aggravation ? Nous allons ici parler des origines de la toux du cheval en détaillant certaines pathologies courantes.

  • La maladie obstructive récurrente des voies respiratoires (MORVR) : Souvent appelée « emphysème » par abus de langage, c’est une pathologie très répandue. Elle se caractérise par une toux évoluant vers la chronicité, une baisse de performance et d’état, un effort particulièrement marqué à l’expiration, l’animal respire plus vite, on retrouve sur le flanc une « ligne de pousse » (marquée par l’augmentation de la masse musculaire impliquée dans l’effort expiratoire), enfin l’animal présente des phases aiguës de crise et des phases de rémission. L’apparition est souvent notée chez des chevaux de plus de 8 ans. On suppose que cette maladie est le fait d’une allergie à la poussière et est de caractère saisonnier (hiver).
  • L’inflammation des petites voies respiratoire : C’est une maladie du jeune cheval, elle est souvent diagnostiquée chez des chevaux mis précocement à l’entrainement. On retrouve des symptômes assez identiques à la MORVR hormis l’âge d’apparition. La mise à l’entrainement sur un système respiratoire non effectif du point de vue capacité respiratoire et défenses immunitaires en seraient des facteurs déclenchants.
  • Les maladies virales : On retrouve communément, la grippe équine dont les principaux signes cliniques sont : toux forte et quinteuse, fièvre, jetage nasal important et des douleurs musculaires. La forme respiratoire de la rhinopneumonie peut aussi induire de la toux mais ce n’est pas le signe le plus caractéristique de cette maladie. Cependant elle peut se compliquer d’une broncho-pneumonie. Qui elle sera à l’origine d’une toux.
  • La broncho-pneumonie : (nous parlerons ici des atteintes bactériennes) C’est une atteinte des bronches et poumons. Elle se caractérise par une inflammation importante due à la présence de bactéries dans l’arbre bronchique. On y retrouve, de la toux, du jetage, de la fièvre parfois, l’animal est le plus souvent en détresse respiratoire. Cette pathologie est souvent consécutive à un stress, un transport ou la présence de bactéries.

On retrouvera de manière plus anecdotique des pathologies du type : sinusite, rhinite, des corps étrangers dans l’arbre respiratoire, des affections parasitaires (notamment si contact avec des ânes), des kystes, tumeurs ou encore des anomalies anatomiques.

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Les méthodes de diagnostic et d’investigation de la toux du cheval

Afin de déterminer précisément les causes de la toux du cheval, différents examens seront réalisés par le vétérinaire.

Parmi eux nous retrouvons :

  • Écoute attentive des poumons et de la trachée à l’aide d’un stéthoscope afin de mettre en évidence des bruits surajoutés. Ces bruits comme des sifflements ou râles peuvent donner des indications sur l’origine du trouble.
  • Un test au sac ou test de respiration forcée, il dure deux minutes et oblige l’animal a exercer une forte respiration. Cela permet d’une part de voir s’il est capable de bien récupérer mais également d’amplifier les bruits anormaux si tenté qu’il y en ait.
  • Une radio des sinus au besoin et en cas de suspicion de kystes ou hématomes.
  • L’endoscopie : c’est un des examens de choix dans le diagnostic des pathologies respiratoires ! Elle permet de visualiser d’éventuelles inflammations, anomalies ou encore production de mucus anormale. Elle est souvent complétée d’un lavage broncho-alvéolaire (LBA) dont les prélèvements seront transférés vers un laboratoire pour analyse. On y recherche des cellules de l’inflammation (les polynucléaires neutrophiles, lymphocytes, macrophages), des bactéries ou encore du sang.
  • Écouvillon naso-pharyngé : cet examen est utilisé pour diagnostiquer des maladies virales à tropisme respiratoire.

La prophylaxie, environnement : clé de voute du confort respiratoire

Dans la gestion des pathologies respiratoires, l’élément primordial reste l’environnement. D’ailleurs une fois bien géré, il est parfois suffisant pour stabiliser un animal souffrant d’une maladie chronique par exemple. Nous allons ici détailler quelques points clés de cette gestion et quelques « tips » pour aider au quotidien les chevaux tousseurs.

  • Éviter la poussière : La poussière a souvent été incriminée dans des pathologies chroniques telles que la MORVR. Il est donc primordial, d’essayer de limiter au maximum sa présence. Pour cela, il est possible de passer le cheval sur une litière en copeaux ou lin et de le sortir en pâture (sauf aux périodes de moissons). Attention cependant si les autres chevaux du barns sont sur paille, la poussière sera quand même présente et son boxe en copeaux ne sera pas suffisant. De plus, il est recommandé de mouiller le foin ou de le purifier. Pour le foin mouillé, il faut, dans l’idéal le laisser tremper 30 minutes avant de le distribuer. Pour la purification du foin, le système Haygain est très efficace et permet d’éliminer les particules, moisissures et poussières assez aisément. Lors de l’effort, il est judicieux de travailler le cheval dans une carrière bien arrosée et de  l’aider avec un filet sur les naseaux.
  • La nébulisation : C’est une alternative qui ne nécessite pas forcement l’administration de molécules médicamenteuses. On peut y placer des solutions à bases de plantes comme le balsasyup. L’utilisation régulière des nébulisations dans les périodes « à risque » peut être intéressante et éviter de passer par des doses de médicaments trop importantes et répétées. Des nébulisateurs existent et permettent une gestion facile des inhalations, par exemple 15 minutes avant la séance, cela limite l’inhalation de poussières liées au pansage et favorise l’éclaircissement des voies respiratoires.

Les traitements de la toux du cheval

Le traitement médical dans un premier temps est inévitable face à des pathologies comme celles détaillées ci-dessus.

En plus de la gestion, déjà très importante, de l’environnement. Il est souvent nécessaire d’avoir recours à des combinaisons de médicaments.

  • Les bronchodilatateurs, souvent utilisés lors de crises de pousses, ils permettent de lutter contre la rétraction des voies respiratoires due à l’inflammation (bronchospasmes).
  • Les anti-inflammatoires, on les utilise souvent pour lutter contre l’inflammation provoquée par la présence d’allergènes ou de bactéries dans l’arbre respiratoire. On utilise souvent des corticoïdes à doses dégressives. Il est possible de les utiliser pas voie systémique ou en inhalation, notamment dans le nébulisateur à la place du balsasyrup. Attention cependant à bien prévenir le vétérinaire si le cheval à eu des antécédents de fourbure. 
  • Les expectorants et les mucolytiques, ils sont très utiles lors de toux productives car ils permettent d’éliminer le mucus accumulé dans les voies respiratoires et de soulager le cheval assez rapidement.
  • Les antibiotiques, utilisés en cas de complication bactérienne d’une maladie inflammatoire mais aussi en cas de broncho-pneumonie bactérienne. Le traitement doit être rigoureusement suivit pour éviter de favoriser les résistances et les rechutes.

Pour conclure, il est important de considérer différents facteurs. L’environnement même tête de file et la gestion médicamenteuse des maladies. Il est difficile de stabiliser un cheval dans une environnement poussiéreux et mal aéré.

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