Visite d’achat d'un cheval : déroulement et limites

Le déroulement de la visite d’achat d'un cheval

Il n’existe pas de protocole formellement défini ou imposé pour la visite d’achat car chaque cheval est un cas particulier : race, âge, aptitude et usage futur, moyens financiers…

Néanmoins certains examens sont systématiques lors de la visite d'achat d'un cheval :

• Contrôle de l’identité (qui comprend la lecture de la puce électronique) et des vaccins
• Vérification de l’absence de vices rédhibitoires
• Examen statique : morphologie, état général, appareil cardio-vasculaire, poumons, bouche, yeux, appareil génital externe, aplombs, palpation et flexions passives des membres, palpation du dos et de l’encolure, sondage des pieds
• Examen dynamique : généralement sur deux types de sols (sol dur et sol mou), aux 3 allures, tests de flexions dynamiques, test du surfaix, examen parfois monté

D’autres examens sont facultatifs lors de la visite d'achat d'un cheval, leur limite est essentiellement financière :

• Prise de sang : bilan de santé (numération et formule sanguines, biochimie), coproscopie (observation des crottins pour recherche de parasites), recherches sérologiques (comme la piroplasmose ou l’anémie infectieuse : elles peuvent être nécessaires notamment lorsqu’une exportation est envisagée), recherche de produits dopants…
• Endoscopie des voies respiratoires : une petite caméra (fibroscope) permet d’observer in situ certaines structures anatomiques comme le larynx (vérification de l’absence de cornage)
• Examen radiographique : le nombre de radios dépend de nombreux critères (âge, usage futur, valeur du cheval, moyens financiers de l’acheteur, présence d’éléments suspicieux à l’examen statique ou dynamique…)
• Examen échographique : l’échographie permet d’explorer de façon plus approfondie certaines régions du corps (tendons fléchisseurs, suspenseurs du boulet, articulations, appareil génital), sa réalisation dépend également de nombreux critères
• IRM : examen peu courant et devant être réalisé dans des structures spécialisées

A l’issue de son expertise, le vétérinaire établie un compte-rendu détaillé dans lequel il décrit toutes ses constations.
Il peut également établir un pronostic sur l’aptitude médicale et physique du cheval pour l’activité envisagée.

Les limites de la visite d’achat d'un cheval

Ce pronostic ne peut constituer en aucun cas une garantie d’aptitude.

En effet il est impossible au vétérinaire de « prédire l’avenir », c’est-à-dire de prévoir avec certitude l’évolution future des anomalies constatées, car trop de facteurs rentrent en jeu : variations individuelles entre les chevaux, influence des facteurs extérieurs (qualité du travail, des terrains, du suivi vétérinaire, de la maréchalerie, des soins quotidiens, de la nourriture, des complémentations éventuelles…), aléas (traumatismes)…

Il peut tout au plus, selon son expérience et les données statistiques, donner une évaluation du risque lié à une anomalie.

De plus, la découverte d’éventuelles anomalies dépend des examens réalisés au cours de l’expertise : par exemple explorer radiographiquement toutes les articulations du corps nécessite un nombre important de clichés, de même une exploration complète d’une articulation ne peut se faire par un seul cliché.

En tout état de cause, il n’existe pas d’examen qui permette d’explorer l’organisme dans sa totalité.

En définitive, si la visite d’achat est indispensable lors de l’acquisition d’un cheval, elle ne peut pas prévoir l’ensemble des pathologies dont pourra souffrir ce dernier. Pour autant, ce premier avis vétérinaire vous permettra de conforter votre choix. Bref, en plus de faire un check-up complet sur la santé de votre futur compagnon, la visite d’achat est également utile pour déterminer si, oui ou non, le cheval est apte pour l’usage auquel vous le destinez.