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Yeux du cheval : pathologies et soins

Le cheval est un des mammifères terrestres qui possède les plus grands yeux. Essentiels à sa survie, ces derniers lui confèrent une vue panoramique sur ce qui l’entoure. Même s’ils sont protégés par des paupières puissantes, les yeux du cheval sont fortement exposés et requièrent une surveillance toute particulière ainsi que des soins réguliers et rigoureux pour prévenir tout risque d’affection oculaire. Pas de panique, Cheval Energy vous explique tout à ce sujet : particularités de la vision du cheval, pathologies oculaires chez le cheval, les gestes à adopter pour prendre soin des yeux… C’est parti !

La vision du cheval

Comme pour la grande majorité des herbivores, les yeux du cheval sont situés sur les côtés de la tête ce qui lui permet de voir l’arrivée d’un prédateur même lorsqu’il broute. Cette position latérale et la forme originale rectangulaire des pupilles offrent au cheval un champ de vision panoramique : son angle de vision est d’environ 340° ! Pour comparaison, celui de L’Homme avoisine les 190°. Néanmoins, du fait de la position latérale de ses yeux, la vision du cheval comporte deux zones aveugles :

  • La première zone aveugle est située à l’avant, entre les deux yeux, au-dessus et en dessous de la tête. Le cheval ne voit donc pas ses pieds ni ce qu’il se passe au niveau de son chanfrein ni sur une distance d’environ 1m20 devant lui selon le positionnement de sa tête.
  • La deuxième zone aveugle se trouve derrière lui. Il peut voir ce qu’il se passe derrière sa croupe seulement en tournant la tête d’un côté ou de l’autre.

Sur les côtés, le cheval ne voit que d’un seul œil, on parle de vision monoculaire. En face de lui, le cheval voit avec ses deux yeux, on parle alors de vision binoculaire. La perception du relief, qui permet d’estimer la distance relative des objets, n’est possible que dans la zone de vision binoculaire dont l’angle est d’environ 65° chez le cheval. Pour exemple, un cheval borgne aura plus de difficulté à estimer la distance qui le sépare d’un obstacle.

Il est également important de savoir que le champ de vision du cheval est « bas » puisqu’il ne voit pas ce qu’il se passe au-dessus de sa tête. C’est pourquoi le cheval lève la tête lorsqu’il a peur ou lorsqu’il va sauter.

Le cheval est très sensible aux variations de luminosité. Sa vision s’accommode beaucoup moins vite que la nôtre lorsqu’il passe d’une zone très éclairée à une zone sombre et inversement. Il faut environ une trentaine de minutes au cheval pour s’adapter à l’obscurité. A l’état naturel, les changements lumineux sont lents puisqu’ils sont dus au soleil qui se couche ou qui se lève. Ainsi, il est important de prendre en compte que lorsqu’un cheval monte dans un van ou quand il rentre dans un box sombre, il n’y voit qu’un trou noir ! Une fois sa vision accommodée à la pénombre, le cheval voit presque aussi bien qu’un chat.

Le cheval possède au sein de sa rétine (membrane fine qui tapisse le fond de l’œil et capte la lumière) un grand nombre de récepteurs sensibles aux mouvements, ce qui le rend également sensible aux déplacements des éléments (objets, animaux, humains) présents autour de lui. Le fait de distinguer rapidement tout ce qui est en mouvement est un atout pour le cheval qui a l’état sauvage vit en troupeau et a un statut de proie. C’est pour cette raison qu’il n’est pas conseillé de courir en présence d’un cheval !

Qu’en est-il de la perception des couleurs chez le cheval ? Le cheval a une vision dichromate, c’est-à-dire que sa perception des couleurs est limitée à une palette de couleurs allant du bleu au jaune. Il ne distingue pas le rouge ni le vert : ces couleurs lui apparaissent grises.

Les pathologies oculaires chez le cheval

La conjonctive chez le cheval

Une conjonctivite est une inflammation de la muqueuse conjonctivite de l’œil, c’est-à-dire de la surface interne de la paupière (conjonctivite palpébrale) et du blanc de l’œil (conjonctivite bulbaire).

Les symptômes d’une conjonctive chez le cheval est un œil rouge, gonflé et/ou larmoyant. L’écoulement peut être clair et semblable à des larmes ou épais et purulent.

La conjonctive est causée par des agents irritants comme la poussière, diverses particules présentes dans le foin ou la litière, ou par des micro-organismes comme les bactéries, les virus ou les champignons. Il faut savoir que les insectes sont vecteurs de certaines conjonctivites : en se posant sur les crottins, ils véhiculent des microbes susceptibles d’infecter l’œil du cheval lorsqu’ils entrent en contact avec lui.

En cas d’irritation, le premier geste est de nettoyer l’œil avec une solution nettoyante spécifique comme le Ocryl du Laboratoire TVM ou le Clear Eyes de Farnam au moyen d’une compresse ou d’un coton. L’utilisation de collyres est également conseillée. Si vous ne voyez aucune amélioration, que vous constatez une aggravation des symptômes ou que le cheval ferme l’œil ce qui est signe de douleur (c’est ce qu’on appelle le blépharospasme qui est une contraction des muscles des paupières maintenant l’œil fermé), n’hésitez pas à appeler votre vétérinaire car lui seul pourra déceler une affection plus grave nécessitant un traitement médicamenteux adapté.

NOS SOLUTIONS DE SOIN POUR LES YEUX DU CHEVAL

L’ulcère de la cornée chez le cheval

La cornée est l’enveloppe transparente qui recouvre et protège la face antérieure de l’œil. La cornée peut être griffée ou écorchée par une branche d’arbre, un corps étranger, un coup … Une lésion de la cornée se nomme ulcère cornéen. L’ulcère est d’autant plus grave que l’atteinte est profonde.

Divers symptômes peuvent être associés à l’ulcère cornéen : un blépharospasme, une photophobie (sensibilité à la lumière), un œdème cornéen (l’œil prend une teinte bleutée/grisâtre), un écoulement séreux ou purulent…

Il n’est pas toujours simple d’apercevoir à l’œil nu une lésion sur la cornée. En cas de suspicion d’ulcère cornéen chez le cheval, le vétérinaire va réaliser un test à la fluorescéine. Ce test consiste à mettre sur la cornée un produit fluorescent capable de révéler l’ulcère en le pénétrant. Après nettoyage de l’œil pour éliminer le produit, si ulcère il y a, celui-ci sera dessiné par la fluorescence.

Il est primordial de détecter rapidement un ulcère cornéen car les bactéries et/ou champignons vont adhérer à la cornée et une infection peut potentiellement s’initier dans l’œil. Une fois le diagnostic posé, le vétérinaire pourra proposer des antibiotiques pour préserver l’œil du cheval de toute infection durant la phase de guérison. L’autre raison pour laquelle il est très important de détecter un ulcère cornéen est que les corticoïdes sont fréquemment utilisés pour soigner les affections oculaires. Or pour le traitement d’un ulcère cornéen, ils sont formellement contre indiqués car ils ralentissent la cicatrisation.

Un ulcère cornéen cicatrise habituellement en plus ou moins 7 jours avec un traitement médical adapté. Au-delà de cette période, on parle d’ulcère chronique. Un ulcère qui a du mal à cicatriser doit être suivi de près : soit il est étendu et/ou profond et doit être traité plus longtemps, soit le traitement mis en place est inadapté, soit il s’agit d’un ulcère indolent. Le traitement de ce dernier nécessite une intervention chirurgicale sous anesthésie locale.

Lorsque l’ulcère est important, il peut être nécessaire de protéger l’œil avec des masques spécifiques comme le masque protège-oeil Equivet.

L’uvéite chez le cheval

L’uvéite se caractérise par une inflammation de l’uvée. L’uvée correspond à la partie intermédiaire pigmentaire de l’œil et se compose de plusieurs structures : l’iris, le corps ciliaire et la choroïde.

Cette pathologie oculaire peut toucher un seul œil (unilatérale) ou les deux yeux (bilatérale). L’uvéite chez le cheval est particulièrement douloureuse et se manifeste généralement par un blépharospasme, une photophobie, une rougeur importante et un myosis (diminution du diamètre de la pupille par contraction de l’iris). Les symptômes sont variables mais on peut également constater : un écoulement lacrymal plus ou moins abondant, un œdème cornéen avec l’apparition d’un voile bleu qui recouvre l’œil, un œdème des paupières, la modification de la couleur de l’œil…

Les complications fréquentes de l’uvéite sont le glaucome, la cataracte et plus rarement le décollement de rétine. Ces complications peuvent aboutir à la perte complète de la vision.

Il est important de contacter votre vétérinaire dès les premiers signes car une uvéite peut entraîner des séquelles irréversibles. L’uvéite est la première cause de cécité chez le cheval.

Pour en savoir plus au sujet de l’uvéite du cheval, vous pouvez consulter notre article dédié

Les gestes préventifs pour prendre soin des yeux du cheval

Un œil sain est humide, brillant, bien ouvert, ne coule pas, les muqueuses sont rosées et la pupille réagit aux réactions lumineuses.

Pour prévenir au maximum le risque de pathologie oculaire, nous vous conseillons :

  • De surveiller régulièrement les yeux de votre cheval.
  • De nettoyer régulièrement le contour des yeux du cheval à l’aide de solutions spécifiques
  • De sortir le cheval de son box avant de nettoyer et balayer les écuries afin de le protéger de la poussière
  • De mettre un masque anti mouche pour chevaux en été
  • D’éviter de sortir le cheval à l’aube et au crépuscule lors des journées chaudes car les insectes sont plus nombreux et virulents

Le bon geste pour nettoyer ou soigner l’œil du cheval à l’aide de solutions nettoyantes ou de collyres, est d’ouvrir l’œil en mettant son pouce sur la paupière inférieure et son index sur la paupière supérieure (avec les mains propres ou gantées !), d’appuyer très légèrement tout en écartant, ce qui aura pour effet d’éverser les paupières et de faire remonter la troisième paupière située dans l’angle interne de l’œil.

 NOS SOLUTIONS DE SOIN POUR LES YEUX DU CHEVAL 

En conclusion, il est primordial de prendre soin des yeux de son cheval afin de s’assurer de leur bonne santé. Des yeux larmoyants ou rouges peuvent être le signe d’une pathologie plus ou moins grave. Ces symptômes ne doivent pas être pris à la légère et doivent être traités rapidement afin de réduire les risques d’aggravation. Une affection oculaire comme l’uvéite peut causer de graves séquelles si elle n’est pas prise en charge très vite. Seule l’intervention d’un vétérinaire permet d’établir un diagnostic précis de l’affection touchant l’œil de votre cheval et de mettre en place le traitement approprié.

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