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Myopathie atypique du cheval : causes et traitements
La myopathie atypique (MA) ou myoglobinurie atypique est une maladie neuromusculaire d’apparition rapide chez le cheval au pré. Elle est en nette augmentation ces dernières années. Sa prévalence est maximale à l’automne et au printemps. Cette atteinte est la plupart du temps fatale. Le traitement est coûteux et le pronostic incertain. Nous détaillerons les signes cliniques, les agents en cause ainsi que les traitements possibles de la myopathie atypique du cheval.
Repérer les agents responsables de la myopathie atypique du cheval
Les principaux facteurs de risques de la myopathie atypique (MA) sont les samares (couramment appelé les hélicoptères) et feuilles d’érables, negundo pour les États-Unis et sycomore pour l’Europe. Les érables peuvent atteindre 20 à 30 mètres de hauteur et les samares peuvent êtres disséminés par le vent, ce qui augmente considérablement la zone à risque.
Ces végétaux contiennent un acide aminé, l’hypoglycine A, qui est responsable de la toxicité de cette plante. Cet acide aminé sera transformé en MCPA qui est le composé à l’origine des troubles. Les saisons à risque sont le printemps et l’automne.
Il est essentiel lors du diagnostic de prendre en compte l’environnement du cheval, d’identifier la présence ou non de sycomores. L’analyse de la pâture ou de l’écurie passe aussi par la recherche d’autres éléments au potentiel toxique, évaluation de l’eau mise à disposition, présence de pesticides ou matières chimiques. Une attention particulière doit être portée à l’alimentation, foin, granulés et aux éventuels contaminants pouvant également altérer la santé des animaux sans qu’il soit question pour autant de la MA.
Explication des phénomènes à l’origine de la myopathie atypique du cheval ?
Afin de comprendre la pathogénicité de la myoglobinurie (présence de myoglobine dans les urines) atypique, il est important de comprendre le fonctionnement normal d’une cellule, ses besoins et ses composants. Une cellule est une unité fonctionnelle au sein d’un organisme, l’ensemble de chaque unité spécialisée de cellules, forme un tissu. Un ensemble de tissus forme un ou plusieurs organes. Cette unité fonctionnelle est composée d’une membrane entourant un « liquide » : le cytoplasme. Ce dernier contenant des organites à l’origine du fonctionnement de la cellule (synthèse de protéines, respiration cellulaire, division cellulaire, production d’énergie…).
Parmi tous ces organites, on en retrouve un essentiel : la mitochondrie. C’est elle qui va nous intéresser lors de la myopathie atypique. Son rôle est d’assurer un apport énergétique suffisant pour que la cellule puisse établir ses fonctions au sein de son tissu. La toxine responsable de cette maladie va « s’attaquer » aux cellules musculaires (il en existe deux types, le type I est le plus concerné). Ces cellules ont un fonctionnement typique basé sur la contraction de fibres (actines et myosine, coulissant les unes sur les autres) dans le cytoplasme sous l’influence de l’ATP (molécules à haut pouvoir énergétique), elles sont riches en myoglobines et mitochondries.
Pour simplifier, on retiendra que les mitochondries produisent de l’ATP en utilisant les acides gras et les glucides permettant la contraction des unités. La contraction est permise par la transmission nerveuse induisant une entrée de calcium dans la cellule ainsi qu’un mécanisme énergétique. Lors d’une intoxication à l’hypoglycine A, des lésions mitochondriales induisent une augmentation de la quantité de lipides (par non utilisation). Les cellules musculaires seraient sujettes à une dégradation à l’origine des symptômes.
Quels sont les principaux signes cliniques de la myopathie atypique du cheval ?
Dans la plupart des cas, on retrouve :
- des urines foncées (d’émission spontanées ou suite à la palpation transrectale ou bien par cathétérisation des voies urinaires) ainsi qu’une vessie dilatée.
- Les muqueuses apparaissent congestionnées (rouges),
- le cheval est dans un état fébrile et présente des raideurs.
- Il se peut aussi qu’il soit dans un état dit « dépressif » et qu’il présente une tachycardie (augmentation des battements cardiaques, témoin de douleur).
- Il arrive également que le cheval soit couché en décubitus latéral (sur le côté),
- qu’il ait des tremblements et présente de la sudation.
- Souvent on ne retrouve pas d’hyperthermie ni d’anorexie
Pour les signes moins courants nous pouvons retrouver :
- des problèmes d’ordre respiratoire
- une hypothermie
- de l’anorexie
- une déglutition plus difficile
- une polyphagie
- ou encore une hyperthermie
Tous ces signes font suite à l’action du MCPA. Les cellules deviennent incapables d’utiliser les lipides mais sont encore capables de mobiliser les glucides, entrainant ainsi l’accumulation de produits issus du métabolisme.
Les signes cliniques sont donc divers et non pathognomoniques (non spécifiques de l’intoxication). Le diagnostic passe donc par l’épidémiologie : y-a-t ’il des érables ? Les samares présentes sont-elles celles incriminées dans la myopathie atypique ? Est-ce la saison ?
On peut faire des analyses biochimiques à partir des prélèvements sanguins des marqueurs musculaires (CK, ASAT, LDH) sanguins et une analyse d’urine afin de rechercher la myoglobine.
Il arrive qu’au sein d’une même pâture des chevaux soient très cliniques et d’autres subcliniques ou sains. Pour les individus subcliniques des indicateurs biochimiques sont témoins d’une atteinte malgré un état général bien moins critique.
Quel traitement contre la myopathie atypique du cheval ?
L’atteinte clinique des chevaux étant bien souvent importante, les formes peuvent êtres graves et les chevaux en état de choc. Différentes mesures sont mises en place telles que :
- assurer une hydratation et un équilibre électrolytique par fluidothérapie (supplémentation en ions si besoin)
- réduire les douleurs par l’utilisation d’analgésiques (AINS…)
- assurer un bon apport en oxygène et énergie
- également possible de vidanger la vessie qui est distendue dans de nombreux cas
- L’ajout d’antioxydants peut aider à limiter les phénomènes oxydatifs altérants les muscles
Tous ces traitements sont bien entendu fortement liés à une surveillance accrue des animaux (en les plaçant dans des unités de soins intensifs par exemple). Il est important de limiter les mouvements du cheval, cette maladie entrainant une rhabdomyolyse (lyse musculaire) on essaye au maximum de préserver l’intégrité musculaire.
Quel pronostic de la myopathie atypique du cheval ?
Étant donné la gravité clinique de cette maladie, le pronostic dans de nombreux cas est malheureusement sombre. En effet, le cheval présente très souvent un mauvais état général, ce qui rend la réponse au traitement difficile. Afin d’établir un pronostic, différents paramètres sont évalués, tels que
- la mesure de la pression artérielle en dioxygène
- l’oxymétrie (traduisant la « respiration » tissulaire)
- ou encore la lactatémie (indicateur de souffrance tissulaire)
Mais également une l’évaluation clinique du cheval. Le traitement étant symptomatique, le pronostic en va de pair, si l’animal se stabilise et n’est pas en trop grande souffrance, son pronostic sera meilleur. Il a été montré que la mort était souvent liée à une forte ingestion de toxine et inversement. Il est donc plus difficile d’augmenter la survie d’un animal ayant ingéré de très fortes quantités de samares ou plantules.
Les moyens de lutte contre la myoglubinurie atypique
Cette maladie étant spécifique du cheval au pré, il convient dès lors de gérer au mieux l’environnement. Il est important de surveiller la présence ou non de plantes toxiques (même autres que les érables) telles que :
- le cassia
- l’eupatorium
- le gossypium
- le lupinum…
Il est aussi nécessaire d’éliminer des éventuelles sources de mycotoxines qui peuvent être favorisées par la présence de feuilles mortes en décompositions, d’un foin de mauvaise qualité, d’aliments sont testés ou mal stockés. La distribution de la ration dans des seaux ou mangeoires est aussi préconisées.
Il est également important de ne pas mettre les chevaux sur les pâtures à risque ou d’éliminer les feuilles et samares au sol. Voir sur ce sujet, notre article sur les plantes toxiques.
En tant que vétérinaire, propriétaire ou détenteur, il est recommandé de déclarer la maladie. Afin de prévenir les autres propriétaires, mais également de faire avancer la recherche sur cette maladie dont aucun antidote n’a été trouvé à ce jour. Pour cela plusieurs sites sont mis à disposition : Le RESPE (réseau d’épidémio-surveillance des équidés) ainsi que le site de l'université de Liège effectuant des recherches sur la myopathie atypique.